Santé mentale au Cameroun : briser le tabou pour mieux soigner
Longtemps mise de côté, la santé mentale est aujourd’hui au cœur des préoccupations sanitaires au Cameroun. Face à l’urbanisation rapide, au stress économique, aux tensions sociopolitiques et à l’insécurité dans certaines régions, les troubles psychologiques tels que l’anxiété, la dépression et le stress post-traumatique explosent dans la population.
Pourtant, la prise en charge reste insuffisante : selon l’OMS, le Cameroun compte moins d’un psychiatre pour 100 000 habitants. Le manque de ressources humaines et d’infrastructures spécialisées, combiné à la stigmatisation sociale autour des troubles mentaux, empêche de nombreuses personnes d’accéder à des soins appropriés.
Cependant, des initiatives émergent pour changer la donne. Des associations, startups de santé digitale et projets communautaires, notamment en milieu urbain et rural, sensibilisent désormais à l’importance de la santé mentale. Des plateformes de téléconsultation et des programmes de soutien psychologique à distance sont mis en place pour rapprocher l’offre de soins des populations vulnérables.
Un enjeu de santé publique majeur
Des campagnes nationales, souvent soutenues par des ONG et des acteurs privés, visent également à éduquer les populations sur l’importance de consulter dès les premiers signes de mal-être psychologique.
Les spécialistes s’accordent à dire que la santé mentale doit être intégrée aux stratégies globales de santé publique. Pour le Cameroun, les prochaines années seront déterminantes pour lever le tabou autour de la santé mentale et investir dans des structures de prise en charge adaptées aux réalités locales.
